Nous avons un peu devancé le Tour de France mercredi matin, en partant à l’assaut de notre premier col : le col d’Anzob, quelques 70km au Nord de Dushanbe.
On s’est reveillées à la fraîche pour gravir les 1200m à 8% sans relâche et heureusement, car on a bien transpiré. L’occasion de constater que nous sommes encore parties avec trop de bagages et qu’un vélo chargé en vaut deux.
L’inclinaison de la pente et la qualité de son revêtement étant à la hauteur de nos espérances, nous avons largement éprouve le pilotage, le moulinage et le poussage de vélos / remorque dans les graviers.
Zab a derangé quelques chêvres sur les pentes sommitales, mais quand Audrey et moi sommes arrivées une heure après, elles étaient déjà toutes parties.
En outre, on a trouvé Zab en train de discuter le bout de gras avec la famille qui tient la station météo. La femme et ses enfants rejoignent leur père ici trois mois par an, puis redescendent au village.
On s’est fait offrir un chai (un thé). Après des heures de pédalage, nous n’avons pas pu refuser. En fait de chai, il s’agissait plutot d’un apéro au fromage, au yaourt, au beurre et à la confiture de beurre, accompagné d’omelettes à la crème et autres douceurs laitières.
Vous remarquerez la paire de Silvretta qu’un Suisse a légué au météorologue pour qu’il puisse monter à skis.
En parlant de leg, c’est seulement notre troisième jour au Tadjikistan et nous sommes sidérées de la générosite des habitants. Il suffit de descendre du vélo pour se faire inviter. Vous pensiez vous arrêter boire un thé, et une heure plus tard vous quittez vos hôtes le ventre plein et le coeur élargi.
La descente dans la neige était vraiment sympa, les patins de freins s’en souviennent et nous avons pu dépasser les 6km/h pour la première fois de la journée…
Nous avons même testé nos montures en terrain varié.
Apres vingt kilomètres de VTT à pleine balle, nous commencions à regarder le ciel avec méfiance et suspicion.
Nous avons pédale à fond pour atteindre Anzob avant que toute la montagne ne se mette à craquer.
Nous nous sommes réfugiées dans l’une des premières maisons, à l’instant même où le ciel venait d’exploser.
Des torrents de pluie se deversèrent sur le village englouti pendant que nous étions en train de nous faire inviter pour partager – devinez quoi ? – un nouveau chai.
Une fois les affaires sèches, en fin d’après-midi, nous avons repris la route et tenté de traverser le village. Mais tout comme dans le reste de la grande chaîne Himalayenne, les orages au Tadjikistan tournent vite au cataclysme…
Nous nous sommes retrouvées bloquées par les glissements de terrain à moins de 500 mètres de la maison que nous venions de quitter.
Nous aurions pu franchir ces premières coulées de boue, mais nos souvenirs de catastrophes au Ladakh ou au Pakistan nous ont incitées à faire demi-tour et à trouver un abri sûr pour la nuit.
Notre hôte a donc eu la joie de nous voir revenir, cette fois couvertes de glaise jusqu’aux hanches.
Elle nous a de nouveau ouvert la porte. Nous fûmes nourries, lavées, hébergées.
Tout le village fut bientôt au courant.
Nous en avons profité pour baragouiner deux ou trois onomatopées vaguement russophones avec les habitants. En général, certains articulent également quelques mots aux consonnances anglophones. Ce mélange de curiosité et d’ouverture donne parfois naissance à des embryons de conversation.
En fin de journée, tandis que le jeûne de Ramadan prenait fin, les voisins nous ont quitté en nous offrant, une fois de plus, un beau cadeau : une éclaircie.
Blotties dans un village de pierre au fin fond d’une vallée de montagne cerclée de coulées de boue, nous avons ainsi passé notre troisième nuit en territoire tadjike, le sommeil rempli de souvenirs et les songes comblés de promesses.
Amusant à lire. J’espère vous avez trouvé un écran pour voir le final de foot maintenant:-). bonne continuation!
Ca sent deja la mini aventure… A quelques dizaines de kilometres de la capitale seulement… Impressionnants ces orages!