Compte à rebours… à 3 semaines

Super nouvelle à une poignée de jours du départ : l’enseigne Vélo Station de Lyon Saxe nous accompagne pour le projet !

Nous tombons pile au moment où le magasin développe son activité trekking / vélos de voyage ! Du coup, nous emmènerons en expé des maillots Endura en mérinos, une transmission neuve et ils nous proposent même de tester la BobYak équipée d’un sac Ortlieb : un sacré coup de pouce !!!

En parlant de sac, celui d’Elisabeth est revenu du Népal dans l’état contraire de sa propriétaire : crevé. Les décollages de TwinOtters sur la piste de Lukla sont toujours autant rock n’roll. Cet éventrage aéronautique emporta dans un éclat de plumes son casque et son duvet…

L’avantage, c’est qu’Eli s’adonne dorénavant à la collecte du matos manquant pour l’expédition. Cela me permet de lever le pied. Je me contente de mettre à jour ce blog et de me ronger frénétiquement les ongles en songeant que nos passeports sont retenus en otage par le Consul du Tadjikistan depuis bientôt 10 jours et sans nouvelles, ce qui prouve qu’un avenir rose nous sourit, puisque tout nos plans si grassement huilés se déroulent comme prévu.

Je vais sécher mes sueurs froides en altitude, du côté du Glacier Blanc. Je le retrouve comme un vieil ami, à l’occasion d’une sortie débutants du club que je co-encadre en compagnie d’un guide de la Fédé.

Le glacier n’a pas pris une ride, tout juste quelques crevasses.

Une petite larme à l’oeil : ici je commençais l’alpinisme, il y a dix ans. Bien des années plus tard, face à ce peloton de séracs, je devais me rappeler ce lointain après-midi au cours duquel un guide m’emmena faire connaissance avec la glace…

A mon tour d’offrir aux débutants les joies du cramponnage. Je m’émerveille de leurs premiers pas. Sur l’arête des Agneaux, il y a beaucoup d’émotion à les entendre rire :
– C’est super beau ! Je n’imaginais pas que ça existait…

Ou encore, après du beau rocher aérien…
– Ouh ! Ce passage-là, je ne le raconterai pas à ma mère !

Le guide, pédagogue, enseigne aux débutants des bases qu’on s’imagine évidentes. Puisque notre liste de matos d’expédition est une chasse au gramme, j’en profite pour réviser ces techniques qui sauvent des minutes et surtout nous allègent. Pas d’âge pour apprendre les noeuds qui se passent de mousquetons. Pas d’âge non plus pour découvrir une vérité formidable : les gens plus vieux que nous ont toujours quelque chose à nous apprendre…

… et, plus formidable encore : les gens plus jeunes aussi !

Alors que notre départ en expé approche, je ne sais d’ailleurs plus très bien où commence notre voyage ni où il s’arrête. Nous décollons pour l’Asie Centrale dans moins de trois semaines. Nous y chercherons des vérités simples. Mais ce week-end, à voir les sourires des débutants, je songe que les printemps alpins sont une métamorphose et il m’apparaît soudain que les montagnes, ces tas de cailloux, prennent tout leur sens lorsqu’on les offre aux autres. On part au bout du monde à la poursuite des évidences et voilà qu’elles se livrent à nous, comme nous retournons vers nos origines et accompagnons ceux qui marchent dans nos pas.